Le 11 septembre d’Haïti—Multiplié par Trois : Une Nation en État de Siège

 

Haiti’s 9/11—Three Times Over: A Nation Under Siege

By Patrick Prézeau Stephenson (Le Français suit)

PORT-AU-PRINCE—The numbers are staggering. over 8,463 lives lost. That’s three times the number of fatalities from the September 11 attacks. And yet, the world remains largely silent. No moments of silence, no vows of retribution, no global mobilization to combat the terror engulfing Haiti. The crisis in this Caribbean nation is no less catastrophic, but the response couldn’t be more different.

The Data Paints a Grim Picture

Over the past four years, Haiti has been ravaged by gang violence, with the capital, Port-au-Prince, and key cities like Dessalines and Saint-Marc suffering the highest casualties. A review of recent massacre data shows that in December 2024 alone, 705 people were killed across Haiti. Entire communities are being held hostage, not by foreign terrorists but by homegrown warlords who operate with impunity.

A closer look at the figures:

• December 2024: 390 dead in Dessalines, 315 in Port-au-Prince.

• October 2024: 115 murdered in Saint-Marc.

• April 2023: A staggering 386 killings in Port-au-Prince alone.

• July 2022: 336 deaths in Port-au-Prince, a single-month toll worse than many modern conflicts.

What these numbers reveal is not random spikes of violence but an unrelenting pattern of mass killings. If a similar death toll were recorded in the U.S. or Europe, it would spark global outrage. Instead, Haiti’s crisis is reduced to a footnote in international news.

Where’s the Global Outrage?

When 2,977 people were killed in the 9/11 attacks, the world changed overnight. The U.S. launched the War on Terror, trillions of dollars were spent, and sweeping security measures were enacted worldwide. Yet, as Haiti suffers a terror campaign of equal or greater magnitude, the global response has been tepid at best.

No multinational coalition has stepped forward to address the crisis. The UN Security Council offers statements but no real intervention. Neighboring nations tighten their borders, fearful of mass migration. Meanwhile, entire neighborhoods in Haiti have become ungovernable, ruled by heavily armed gangs who outgun the local police and impose their own brutal laws.

A Manufactured Collapse

Haiti’s crisis isn’t simply the result of gang warfare—it is the product of decades of political instability, foreign interference, and economic suffocation. From the 1915 U.S. occupation to the more recent assassination of President Jovenel Moïse in 2021, external forces have played a direct role in shaping Haiti’s fate. Now, as the country reaches its breaking point, those same international powers watch from the sidelines.

What Comes Next?

With nearly 1,000 people slaughtered each month, Haiti is on the brink of full societal collapse. The question is not whether the violence will continue but how much worse it will get before the world pays attention. Haitians are not asking for foreign military intervention or another failed peacekeeping mission; they are demanding the strengthening of their own security forces and the addressing of the root causes of the crisis—corruption, arms trafficking, and economic suffocation.

If the world can respond to other crises with urgency, why not Haiti? Why is Black suffering so easy to ignore? The answers lie in the uncomfortable realities of race, geopolitics, and selective humanitarianism. Until those issues are confronted, the massacres will continue, and Haiti will remain trapped in a cycle of violence it did not create.

How many more lives must be lost before the world cares?

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Le 11 septembre d’Haïti—Multiplié par Trois : Une Nation en État de Siège

Par Patrick Prézeau Stephenson 

PORT-AU-PRINCE—Les chiffres donnent le vertige. 8 463 vies perdues. C’est trois fois le nombre de morts des attentats du 11 septembre. Et pourtant, le monde reste largement silencieux. Pas de minutes de silence, pas de promesses de représailles, pas de mobilisation internationale contre la terreur qui ravage Haïti. La crise qui secoue cette nation des Caraïbes est tout aussi catastrophique, mais la réponse mondiale est aux antipodes.

Des Données Alarmantes

Depuis quatre ans, Haïti est ravagée par la violence des gangs. La capitale, Port-au-Prince, ainsi que des villes comme Dessalines et Saint-Marc, enregistrent les plus lourds bilans. Rien qu’en décembre 2024, 705 personnes ont été tuées à travers le pays. Des communautés entières sont prises en otage, non pas par des terroristes étrangers, mais par des seigneurs de guerre locaux qui opèrent en toute impunité.

Quelques chiffres marquants :

• Décembre 2024 : 390 morts à Dessalines, 315 à Port-au-Prince.

• Octobre 2024 : 115 assassinats à Saint-Marc.

• Avril 2023 : 386 tués à Port-au-Prince en un seul mois.

• Juillet 2022 : 336 morts dans la capitale, un bilan mensuel plus lourd que de nombreux conflits modernes.

Ces chiffres ne montrent pas des poussées sporadiques de violence mais un schéma continu de massacres de masse. Si un tel bilan était enregistré aux États-Unis ou en Europe, l’indignation serait mondiale. Pourtant, la tragédie haïtienne reste reléguée à un simple entrefilet dans l’actualité internationale.

Où est l’Indignation Mondiale ?

Lorsque 2 977 personnes ont péri dans les attentats du 11 septembre, le monde a changé du jour au lendemain. Les États-Unis ont lancé la Guerre contre le Terrorisme, des milliers de milliards de dollars ont été dépensés et des mesures de sécurité draconiennes ont été mises en place. Pourtant, alors qu’Haïti subit une campagne de terreur d’ampleur égale, voire supérieure, la réponse de la communauté internationale reste tiède au mieux.

Aucune coalition multinationale ne s’est levée pour affronter cette crise. Le Conseil de sécurité de l’ONU publie des déclarations mais n’engage aucune action concrète. Les pays voisins ferment leurs frontières, craignant un afflux de réfugiés. Pendant ce temps, des quartiers entiers d’Haïti échappent à tout contrôle, dirigés par des gangs lourdement armés qui surpassent les forces de l’ordre et imposent leurs propres lois brutales.

Un Effondrement Fabriqué

La crise haïtienne ne résulte pas seulement de la guerre des gangs. Elle est le produit de décennies d’instabilité politique, d’ingérences étrangères et d’étranglement économique. De l’occupation américaine de 1915 à l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, des forces extérieures ont façonné le destin d’Haïti. Aujourd’hui, alors que le pays est au bord du gouffre, ces mêmes puissances internationales restent spectatrices.

Quelle Suite ?

Avec près de 1 000 morts par mois, Haïti est au bord de l’effondrement total. La question n’est pas de savoir si la violence va continuer, mais jusqu’où elle ira avant que le monde ne réagisse. Les Haïtiens ne demandent ni une intervention militaire étrangère ni une autre mission de maintien de la paix vouée à l’échec ; ils exigent le renforcement de leurs propres forces de sécurité et la prise en compte des causes profondes de la crise—corruption, trafic d’armes et asphyxie économique.

Si la communauté internationale sait répondre avec urgence à d’autres crises, pourquoi pas Haïti ? Pourquoi la souffrance des Noirs est-elle si facilement ignorée ? La réponse réside dans les réalités inconfortables du racisme, de la géopolitique et de l’humanitarisme sélectif. Tant que ces questions ne seront pas abordées, les massacres continueront et Haïti restera piégée dans un cycle de violence qu’elle n’a pas créé.

Combien de morts faudra-t-il encore pour que le monde se réveille ?

Références

Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED). "Haiti HRP Political Violence Events and Fatalities by Month-Year (XLSX)." Last modified February 6, 2025. HDX. Accessed February 10, 2025. https://data.humdata.org/dataset/haiti-acled-conflict-data. Analysis by PS Consults: https://ps-consults.com/.

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