L’appel d’Haïti à l’ONU : émotion, applaudissements et dure réalité de l’inaction internationale
Haiti’s Plea at the UN: Emotion, Applause, and the Hard Politics of International Inaction
By Patrick Prézeau Stephenson* (Le
Français suit)
President Laurent St-Cyr’s address
to the UN General Assembly on Thursday was nothing short of a masterclass in
emotional persuasion. Delivered with gravitas and hope, his speech culminated
in “des chaleureux applaudissements” from assembled delegates—a moment that,
fleetingly, seemed to unite the room in solidarity with Haiti’s suffering and
resilience.
Yet, behind the applause lies a much
harsher political reality.
The Power—and Limits—of
Emotional Appeals
St-Cyr’s words painted a vivid
tableau of Haiti’s agony: children denied education, families exiled by
violence, hospitals shuttered, and the dignity of women and girls violated. His
rhetoric was laced with universal values—development, peace, and human dignity—meant
to pierce the conscience of world leaders. The impact was palpable; delegates
responded not with indifference, but with warmth and standing ovations.
However, history teaches us that
emotional resonance rarely translates into robust policy. The international
community’s track record in Haiti is one of cycles: urgent promises, quick
deployments, and just as rapid withdrawals. Haiti’s appeals have too often been
met with half-measures, bureaucratic inertia, and the slow grind of
geopolitics.
Applause Versus Action
The enthusiastic applause at the end
of St-Cyr’s speech was, in many ways, a double-edged sword. On one hand, it
affirmed the legitimacy of Haiti’s suffering and the justness of its
aspirations. On the other, it risked becoming a substitute for action—a cathartic
release that allows diplomats to signal virtue without committing to the hard,
sustained work of intervention and reform.
Indeed, the Security Council remains
mired in a stalemate, its members divided between calls for robust engagement
and warnings against “overreach.” Every delay is paid for in Haitian blood and
lost futures.
Haiti and the Politics
of Performance
International diplomacy is as much
about theater as it is about substance. St-Cyr mastered the former, but the
latter remains elusive. His speech was not just a plea, but an indictment—a
reminder that inaction is complicity. The applause was genuine, but unless it
is matched by real resources, coordinated strategy, and the courage to confront
powerful criminal networks, it means little.
Conclusion: Applause Is
Not Enough
St-Cyr’s emotional appeal moved the
room, but it must move governments. The lesson remains clear: inaction is
complicity. If the world fails Haiti again, it risks not only the future of a
proud, resilient people, but the credibility of the international system
itself. The time for equivocation has passed. The applause must become action,
or the future of Haiti—and the region—will hang in the balance.
*******************************************
L’appel
d’Haïti à l’ONU : émotion, applaudissements et dure réalité de l’inaction
internationale
Par
Patrick Prézeau Stephenson *
Le
discours du Président Laurent St-Cyr à l’Assemblée générale de l’ONU ce jeudi
fut une véritable démonstration de persuasion émotionnelle. Prononcé avec
gravité et espoir, son intervention s’est conclue sous « des chaleureux
applaudissements » des délégués réunis — un moment qui, l’espace d’un instant,
semblait unir la salle autour de la souffrance et de la résilience haïtiennes.
Pourtant,
derrière ces applaudissements se cache une réalité politique bien plus dure.
La
force — et les limites — des appels émotionnels
Les
mots de St-Cyr ont dressé un tableau saisissant de l’agonie d’Haïti : enfants
privés d’éducation, familles chassées par la violence, hôpitaux fermés, dignité
des femmes et des filles violées. Sa rhétorique, portée par des valeurs
universelles — développement, paix et dignité humaine — visait à toucher la
conscience des dirigeants mondiaux. L’impact était palpable ; les délégués ont
répondu non pas avec indifférence, mais avec chaleur et ovations.
Cependant,
l’histoire enseigne que la résonance émotionnelle se traduit rarement en
politique concrète. Le bilan de la communauté internationale en Haïti est fait
de cycles : promesses urgentes, déploiements rapides, puis tout aussi vite,
retraits et abandon. Trop souvent, les appels haïtiens ont reçu des
demi-mesures, une inertie bureaucratique et le lent engrenage des intérêts
géopolitiques.
Applaudissements
contre action
L’enthousiasme
des applaudissements à la fin du discours de St-Cyr est, en réalité, une arme à
double tranchant. D’un côté, il valide la légitimité de la souffrance d’Haïti
et la justesse de ses aspirations. De l’autre, il risque de se substituer à
l’action — une catharsis permettant aux diplomates d’afficher leur vertu sans
s’engager dans le travail difficile et soutenu de l’intervention et de la
réforme.
En
effet, le Conseil de sécurité demeure enlisé dans une impasse, ses membres
partagés entre les appels à une intervention énergique et les mises en garde
contre une « intervention excessive ». Chaque retard se paie en vies haïtiennes
et en avenirs perdus.
Haïti
et la politique du spectacle
La
diplomatie internationale est autant théâtrale que substantielle. St-Cyr a
maîtrisé la première, mais la seconde lui échappe encore. Son discours n’était
pas seulement un appel, mais aussi une accusation — un rappel brutal que
l’inaction est une complicité. Les applaudissements étaient sincères, mais à
moins qu’ils ne soient suivis de ressources réelles, d’une stratégie coordonnée
et du courage d’affronter des réseaux criminels puissants, ils ne signifient
pas grand-chose.
Conclusion
: Les applaudissements ne suffisent pas
L’appel
émotionnel de St-Cyr a touché la salle, mais il doit maintenant toucher les
gouvernements. La leçon reste claire : l’inaction est une complicité. Si le
monde abandonne une nouvelle fois Haïti, il risque non seulement l’avenir d’un
peuple fier et résilient, mais aussi la crédibilité du système international
tout entier. Le temps des tergiversations est révolu. Les applaudissements
doivent se transformer en actions, ou l’avenir d’Haïti — et de la région —
restera en suspens.
*Patrick Prézeau
Stephenson is a Haitian scientist, policy analyst, financial advisor and author
specializing in Caribbean security and development
Contact Médias Patrick Prézeau Stephenson:
Éditeur manifeste1804@gmail.com
Men anpil chaj pa
lou. Mèsi pou pataje manifès la:
Kilès nouye :
Manifeste L'Appel
du Lambi - Unité et Action pour Haïti
Vizite paj akèy la: https://shorturl.at/cozFM
Li sou entènèt: https://shorturl.at/rBOTZ
Commentaires
Enregistrer un commentaire