Qui est Rosemila Petit-Frère ? Arrestation, politique et questions qu’ Haïti ne peut éviter
Who Is Rosemila Petit-Frère? The Arrest, the Politics, and the Questions Haiti Can’t Avoid
By Patrick Prézeau Stephenson (Le Français suit)
In the turbulent currents of Haitian
politics, few names evoke as much intrigue — and division — as Rosemila Petit-Frère. Once celebrated as
the determined mayor of Arcahaie, a historic commune famed for its role
in Haiti’s flag conception, Petit- Frère built a reputation as a staunch opponent
of former President Jovenel Moïse. She also built a business empire, including Télé
Monopole, a media outlet she used to amplify her voice in a crowded
political arena.
But her career has also been
shadowed by allegations of corruption, exile, and most recently, an arrest in
the Dominican Republic that reignited debate over Haiti’s culture of political
impunity.
From Mayor to Political
Outsider
Petit-Frère’s tenure as mayor was
marked by high-profile clashes with Moïse’s administration, positioning her as
an emblem of resistance for some, and a political opportunist for others. Her
influence extended beyond city hall — through Télé Monopole, she cultivated a
platform to shape narratives, challenge national policies, and mobilize her
supporters.
Yet by the late 2010s, her name
became entangled in a corruption scandal linked to Haiti’s Caisse
d’Assistance Sociale (CAS), a state-run social assistance fund. She denied
wrongdoing, but the allegations were damaging enough that she left the country,
reportedly seeking refuge in Canada and citing health concerns during the
tenure of then–Prime Minister Ariel Henry.
The Arrest in Puerto
Plata
On August 10, 2025,
Petit-Frère’s name once again made headlines — this time, not in Haiti, but
across the border in the Dominican Republic. According to Dominican
authorities, she arrived at Gregorio Luperón International Airport in
Puerto Plata on a flight from Canada, reportedly intending to transit into
Haiti.
Acting on intelligence reports,
authorities suspected she was carrying a large, undeclared sum of cash. When
her luggage was searched, officials found checks in various amounts.
While no physical cash was discovered, another investigative account claims she
may have been in possession of nearly $1 million USD — a sum she
allegedly failed to justify.
She was detained and transferred to
a Dominican prison pending verification of the funds’ origin.
A Swift Release, Many
Questions
Just 24 hours later, on August 11,
Petit-Frère was released after what Dominican officials vaguely described as
“an agreement” — the terms of which have not been made public. She was
reportedly cleared to return to Haiti, though it remains unclear whether she
intends to do so immediately, or what legal obstacles might await her if she
does.
In Port-au-Prince, reactions to her
arrest have been split. Some of her critics see the episode as proof of
long-standing suspicions about her financial dealings. Supporters, however,
frame it as yet another example of political persecution — a familiar refrain
in Haiti’s zero-sum political culture.
The Broader Context:
Money, Power, and Political Asylum
Petit-Frère’s arrest comes against
the backdrop of a Haitian political system deeply intertwined with financial
opacity. Large, unexplained movements of cash — both in Haiti and through its
diaspora — have long fueled questions about corruption, money laundering, and
the blurred lines between political office and personal gain.
Her case also underscores the uneasy
role of neighboring Dominican Republic in Haitian political affairs. The
two nations share a porous border, and the DR has often been both a haven and a
trap for Haitian political figures seeking refuge or transit.
What’s Next for Rosemila
Petit-Frère?
Whether Petit-Frère returns to Haiti
voluntarily — or under pressure — will likely determine her political fate. The
transitional government led by Laurent Saint-Cyr is under international
scrutiny for its management of the corruption cases that plague the CPT. If she
does come back, she may face both legal challenges and a political arena eager
to either silence or weaponize her.
For now, she remains a free but
embattled figure — emblematic of a political class where loyalty shifts,
scandals linger, and survival often depends on knowing when to fight, when to
flee, and when to negotiate.
Qui est Rosemila Petit-Frère ?
Arrestation, politique et questions qu’ Haïti ne peut éviter
Par Patrick Prézeau Stephenson
Dans les eaux agitées de la politique haïtienne,
peu de noms suscitent autant d’intrigues — et de divisions — que Rosemila
Petit-Frère. Ancienne maire de l’Arcahaie, commune historique connue
pour son rôle dans la conception du drapeau d’Haïti, Petit-Frère s’est forgé une
réputation de farouche opposante à l’ex-président Jovenel Moïse. Elle a
également bâti un petit empire médiatique, dont Télé Monopole, qu’elle a
utilisé pour amplifier sa voix dans une scène politique saturée.
Mais sa carrière a aussi été assombrie par des
accusations de corruption, un exil prolongé, et plus récemment, une arrestation
en République dominicaine qui relance le débat sur la culture de l’impunité
politique en Haïti.
De maire à opposante marginalisée
Le mandat de Petit-Frère à la tête de l’Arcahaie
a été marqué par des affrontements médiatisés avec l’administration Moïse,
faisant d’elle, pour certains, un symbole de résistance, et pour d’autres, une
opportuniste politique. Son influence dépassait largement l’hôtel de ville : à
travers Télé Monopole, elle façonnait les récits, contestait les politiques
nationales et mobilisait ses partisans.
Cependant, à la fin des années 2010, son nom a
été mêlé à un scandale de corruption lié à la Caisse d’Assistance Sociale
(CAS), un fonds public destiné à l’aide sociale. Elle a nié toute
malversation, mais les accusations ont été suffisamment graves pour la pousser
à quitter le pays, trouvant refuge au Canada et invoquant des raisons de santé
sous le gouvernement du Premier ministre Ariel Henry.
L’arrestation à Puerto Plata
Le 10 août 2025, le nom de Rosemila
Petit-Frère a refait surface — non pas en Haïti, mais de l’autre côté de la
frontière, en République dominicaine. Selon les autorités dominicaines, elle
est arrivée à l’aéroport international Gregorio Luperón de Puerto Plata
en provenance du Canada, apparemment dans l’intention de rejoindre Haïti.
Sur la base de renseignements, les autorités
soupçonnaient qu’elle transportait une importante somme d’argent non déclarée.
À la fouille de ses bagages, elles ont découvert des chèques de divers
montants. Aucun liquide n’a été trouvé, mais un autre rapport affirme
qu’elle aurait été en possession d’environ un million de dollars US,
somme qu’elle n’aurait pas pu justifier.
Elle a été placée en détention et transférée
dans une prison dominicaine en attendant la vérification de l’origine des
fonds.
Libération rapide, zones d’ombre
À peine 24 heures plus tard, le 11 août, Rosemila
Petit-Frère a été libérée à la suite de ce que les autorités dominicaines ont
décrit de manière vague comme « un accord » — dont les modalités n’ont pas été
rendues publiques. Elle aurait été autorisée à retourner en Haïti, mais on
ignore si elle compte le faire immédiatement, ou quels obstacles juridiques
l’attendent à son retour.
À Port-au-Prince, les réactions sont partagées.
Pour ses détracteurs, cet épisode confirme des soupçons de longue date
concernant ses affaires financières. Pour ses partisans, il s’agit d’un nouvel
exemple de persécution politique — un refrain familier dans la culture
politique haïtienne, où les camps se définissent souvent par l’hostilité
mutuelle.
Un contexte plus large : argent, pouvoir et
asile politique
L’arrestation de Petit-Frère s’inscrit dans un
contexte où le système politique haïtien reste étroitement lié à l’opacité
financière. Les transferts massifs de fonds non justifiés — en Haïti comme au
sein de sa diaspora — alimentent depuis longtemps les soupçons de corruption,
de blanchiment d’argent et de confusion entre fonctions publiques et
enrichissement personnel.
Son affaire illustre aussi la position
inconfortable de la République dominicaine face aux affaires politiques
haïtiennes. Les deux pays partagent une frontière poreuse, et la RD a souvent
été à la fois un refuge et un piège pour les figures politiques haïtiennes en
quête d’exil ou de transit.
Et maintenant pour Rosemila Petit-Frère ?
Le choix de revenir volontairement en Haïti — ou
sous contrainte — déterminera probablement son avenir politique. Le
gouvernement de transition dirigé par Laurent Saint-Cyr est sous la
loupe de l’ internationale pour sa gestion autour des affaires de corruption qui
gangrènent le CPT. Si elle rentre, elle pourrait faire face à la fois à des
procédures judiciaires et à un champ politique prêt à la réduire au silence… ou
à l’utiliser comme arme politique.
Pour l’heure, elle reste une figure libre mais
assiégée — symbole d’une classe politique où les loyautés fluctuent, où les
scandales perdurent, et où la survie dépend souvent de la capacité à savoir
quand se battre, quand fuir, et quand négocier.
Contact Médias Patrick Prézeau Stephenson:
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