Résistance Identitaire à Kenscoff : La Dichotomie entre les Moun Mòn et les Moun La Plèn
Identity Resistance in Kenscoff: The Dichotomy of Moun Mòn and Moun La Plèn
By Patrick Prézeau Stephenson (Le Français suit)
In the early hours of January 27, 2025, the serene hills of Kenscoff awoke to the unsettling echo of automatic gunfire. Localities such as Bello, Godet, and Bongard, nestled within the verdant mountains, were suddenly plunged into chaos as the criminal coalition Viv Ansanm launched a coordinated assault[1].
What unfolded in Kenscoff was more than just another episode of gang violence; it was a stark reminder of the enduring divide between moun mòn (mountain people) and moun la plèn (plains people)—a social and cultural dichotomy that has long shaped Haiti’s identity and response to crises[2,3].
A Day of Fear in Kenscoff
Residents of Kenscoff sent out desperate calls for help as shots rang out, shaking their once-peaceful community. Schools and shops shuttered as fear spread like wildfire. On Radio Métropole, former elected official Alfredo Antoine described tense shootouts between gang members and police, highlighting the paralysis gripping the area.
Despite police reinforcements and assurances from municipal authorities, the threat loomed large, forcing some residents to consider fleeing. Lionel Lazzare, deputy spokesperson for the Haitian National Police (PNH), announced the deployment of specialized units to counter the attacks, urging residents to unite in solidarity against the escalating gang violence.
The Dichotomy of moun mòn and Moun La Plèn
This latest assault brings into focus the deeper cultural and historical tensions between Haiti’s moun mòn and moun la plèn. These two groups, shaped by geography and history, embody different responses to adversity and power.
The moun mòn, often seen as descendants of maroons who escaped slavery to carve out freedom in Haiti’s rugged mountains, are romanticized as resilient and fiercely independent. Their identity is rooted in defiance, carrying the legacy of resistance from the colonial era. This perception paints them as protectors of autonomy and guardians of the revolutionary spirit that gave Haiti its independence.
In contrast, moun la plèn, living in the flatter and more accessible plains, are frequently associated with collaboration and subservience. Historically, the plains have been closer to centers of power and exploitation, making their inhabitants more likely to be entangled in systems of hierarchy and control. While not without their own struggles, they are often perceived as less confrontational, navigating systems rather than challenging them outright.
The Modern Reality
This dichotomy, however, is not without its flaws. In contemporary Haiti, the distinction between moun mòn and moun la plèn is often oversimplified, ignoring the shared struggles and resilience of all Haitians in the face of systemic oppression. The violence in Kenscoff reveals that these divisions, whether cultural or geographical, are less relevant in a country grappling with a collective crisis of insecurity.
Gang violence has turned both the mountains and the plains into battlegrounds. The bravery of moun mòn may serve as a symbol of resistance, but without broader solidarity, no single group can withstand the onslaught of criminal networks that have embedded themselves across Haiti.
A Call for Unity and Action
As the gunfire in Kenscoff subsides, what remains is the urgent need for unity across all divides. Lionel Lazzare’s call for solidarity reflects a critical truth: the fight against gang violence cannot be won by fragmented efforts or by relying solely on the state. It is worth noting that members of the brigades who had previously repelled Vitelhomme's incursions in Fermathe once again joined forces to assist the police and the residents of Kenscoff [4].
Haiti’s history shows that resilience and resistance are not confined to one group or geography. The revolutionary spirit that defined the nation’s founding must be reignited—not as a moun mòn or moun la plèn issue, but as a Haitian issue. Only through collective action, community empowerment, and a commitment to justice can the country hope to reclaim its future.
In Kenscoff and beyond, the challenge remains clear: the path to security and stability lies in transcending old divides and uniting as one people to confront the shared threats that endanger all.
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Résistance Identitaire à Kenscoff : La Dichotomie entre les Moun Mòn et les Moun La Plèn
Par Patrick Prézeau Stephenson
Aux premières heures du 27 janvier 2025, les collines paisibles de Kenscoff se sont réveillées sous le crépitement assourdissant des armes automatiques. Les localités de Bello, Godet et Bongard, nichées dans les montagnes verdoyantes, ont été brutalement plongées dans le chaos alors que la coalition criminelle Viv Ansanm lançait une attaque coordonnée [1].
Ce qui s’est déroulé à Kenscoff dépasse le simple cadre de la violence des gangs ; c’est un rappel poignant de la fracture historique et culturelle entre les moun mòn (les gens des montagnes) et les moun la plèn (les gens des plaines) – une dichotomie qui continue de façonner l’identité et les dynamiques sociales d’Haïti [2,3].
Un Jour de Terreur à Kenscoff
Face aux détonations incessantes, les habitants de Kenscoff ont envoyé des appels désespérés à l’aide, implorant une intervention rapide des forces de l’ordre pour éviter que la situation ne dégénère davantage. Les écoles et commerces ont fermé leurs portes, et une atmosphère de panique a paralysé la zone.
Sur les ondes de Radio Métropole, l’ancien élu Alfredo Antoine a décrit les échanges de tirs entre la police et les gangs, soulignant l’état de paralysie dans lequel se trouvait la région. Bien que des unités spécialisées de la Police Nationale d’Haïti (PNH) aient été déployées, le danger persistait, poussant certains résidents à envisager de fuir.
Lionel Lazzare, porte-parole adjoint de la PNH, a appelé les habitants à rester solidaires, insistant sur le fait que l’unité au sein des communautés est un facteur clé dans la lutte contre les gangs armés.
La Dichotomie entre les moun mòn et les Moun La Plèn
Cette attaque à Kenscoff met en lumière une fracture plus profonde : la dichotomie entre les moun mòn et les moun la plèn. Ces deux groupes, façonnés par l’histoire et la géographie, incarnent des réponses distinctes face à l’adversité et au pouvoir.
Les moun mòn, souvent perçus comme les descendants des marrons qui ont fui l’esclavage pour trouver refuge dans les montagnes, symbolisent la résilience et l’indépendance farouche. Leur identité est empreinte de l’esprit de rébellion et de la lutte pour la liberté qui ont marqué la naissance de la nation.
À l’inverse, les moun la plèn, vivant dans les plaines plus accessibles, sont associés à une proximité avec les centres de pouvoir, souvent perçus comme plus soumis aux hiérarchies et aux systèmes d’oppression. Bien qu’eux aussi aient enduré des difficultés, ils sont parfois considérés comme moins enclins à défier ouvertement l’autorité.
Une Réalité Complexe et Nuancée
Cependant, cette dichotomie reste une simplification. Dans le contexte actuel, où l’insécurité sévit à travers tout le pays, les distinctions entre moun mòn et moun la plèn perdent de leur pertinence. La violence des gangs touche indistinctement les montagnes et les plaines, prouvant que ces divisions historiques ne suffisent plus à expliquer les défis auxquels fait face la nation.
Les gangs armés, comme Viv Ansanm, ne font pas de distinction entre les régions ou les groupes. L’héritage de résilience des moun mòn peut servir d’inspiration, mais seule une solidarité nationale pourra faire face à l’ampleur de la menace.
Un Appel à l’Unité et à l’Action
Alors que Kenscoff panse ses plaies, une vérité s’impose : la lutte contre l’insécurité en Haïti nécessite une union au-delà des divisions géographiques et sociales. L’appel de Lionel Lazzare à la solidarité souligne une nécessité urgente : celle d’une mobilisation collective pour contrer la violence et rétablir la sécurité. Il convient de souligner que certains membres des brigades ayant précédemment repoussé les incursions de Vitelhomme se sont mobilisés à nouveau pour prêter main-forte à la police et aux habitants de Kenscoff [4].
Haïti a toujours été un symbole de résilience et de résistance, et ces valeurs doivent aujourd’hui transcender les anciennes fractures pour répondre à une crise qui menace tout le pays. Ce n’est qu’en unissant les efforts des moun mòn, des moun la plèn et de toute la population qu’Haïti pourra espérer briser le cycle de la violence.
À Kenscoff et ailleurs, le défi est clair : l’avenir d’Haïti dépend de sa capacité à dépasser les vieilles divisions pour affronter les menaces communes. C’est ensemble, et seulement ensemble, que le pays pourra renouer avec son héritage révolutionnaire et construire un futur de sécurité et de prospérité.
Références
[1] https://alaminute.info/la-commune-de-kenscoff-se-reveille-sous-des-crepitements-darmes-automatiques/
[2] http://philosophiehaiti.org/wp-content/uploads/2017/01/moun_7.pdf
[3] HURBON Laënnec (2001). Pour une sociologie d'Haïti au XXIe siècle. La démocratie introuvable. https://classiques.uqam.ca/contemporains/hurbon_laennec/Pour_une_socio_d_Haiti/Pour_socio_Haiti.html
[4] Video 19 Janvier 2025, Fort Jacques , Fermathe - https://youtu.be/eW7DLqqtfWw?si=twwoiQTZ4D1bg_Uz
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