Haïti en 2024 : Un pays à la croisée des chemins entre migration interne et quête de sécurité
Haiti in 2024: A Nation at the Crossroads of Internal Migration and the Quest for Security
By Patrick Prézeau Stephenson (Le Français suit)
As the year 2024 draws to a close, Haiti remains mired in a multidimensional crisis, entangled in escalating insecurity, economic collapse, and massive population displacements. These formidable challenges, however, also present an opportunity to rethink the nation's foundations and implement bold structural reforms.
The Spiral of Insecurity and Economic Instability
The breakdown of security in Haiti, particularly in Port-au-Prince, the country's economic engine, has sent shockwaves throughout the territory. Gangs, now omnipresent, paralyze trade, hinder the movement of essential goods, and force thousands of families to flee their homes. According to the International Organization for Migration (IOM), more than 20,000 people were displaced in just four days in November, exacerbating tensions in already fragile rural and semi-urban areas[1] .
Economically, the impacts are devastating. Supply chains are shattered, logistics and security costs are soaring, and small businesses—the backbone of Haiti's economy—are shutting down. The resulting loss of fiscal revenues for the state increases dependence on international aid, further undermining national sovereignty.
Internal Migration: A Challenge for Rural Communities
Internally displaced persons, often traumatized and destitute, seek refuge in rural areas where infrastructure and resources are insufficient to accommodate them. This demographic pressure leads to land disputes, competition for scarce jobs, and disruptions in local economies. As a result, urban exodus exacerbates social tensions, fuels new violence, and further weakens national cohesion.
Alarming Human and Economic Costs
Inaction in the face of these interconnected crises could plunge Haiti into an even deeper cycle of poverty and instability. Increased reliance on humanitarian aid diverts attention from long-term solutions. Meanwhile, forced displacements worsen inequalities and compromise communities' ability to rebuild.
Reinventing Resilience Through Communities
To break this vicious cycle, investing in community organizations (COs) is imperative, as they play a key role in supporting vulnerable populations[2,3]. These organizations, leveraging their knowledge of local needs, can propose initiatives such as:
• Microfinance programs to revitalize small local businesses.
• Cash-for-work projects that integrate displaced persons and host populations.
• Agricultural subsidies to enhance food security and revitalize rural economies.
While restructuring its institutions, the Haitian state must collaborate with these COs to transform displacement camps into planned communities with sustainable infrastructure.
An Inclusive National Dialogue: The Key to Transformation
Beyond community action, Haiti needs an inclusive national dialogue to address its political, economic, and social challenges. A recent letter from the Bureau de Suivi de l’Accord (BSA) to Alix Didier Fils-Aimé highlights the transitional government's failures while also calling for institutional reform [4,5]. Simultaneously, movements like the Manifeste Appel du Lambi advocate for a holistic approach, emphasizing social, educational, and environmental transformation alongside political reforms. The movement, together with its partners, plans to soon submit its grievances and proposals to the Steering Committee of the National Conference as part of constitutional reform efforts.
Building the Future: Between Challenges and Opportunities
Haiti has long been the stage for cyclical crises, but this difficult period could also mark a turning point. With stronger governance, the commitment of local actors, and truly inclusive dialogue, the country can not only escape its current deadlock but also lay the foundations for a prosperous and resilient future.
Haiti's story in 2024 is not merely one of a nation in crisis but also one of a determined people, ready to transform challenges into opportunities. By forging strategic alliances among local communities, the state, and the international community, Haiti can pave the way toward stability and sustainable development.
***************************************************
Haïti en 2024 : Un pays à la croisée des chemins entre migration interne et quête de sécurité
Par Patrick Prézeau Stephenson
Alors que l’année 2024 touche à sa fin, Haïti reste embourbé dans une crise multidimensionnelle mêlant insécurité croissante, effondrement économique et déplacements massifs de population. Ces défis, bien que redoutables, offrent également une opportunité de repenser les fondements de la nation et de mettre en œuvre des réformes structurelles audacieuses.
La spirale de l’insécurité et de l’instabilité économique
L’effondrement de la sécurité en Haïti, notamment à Port-au-Prince, moteur économique du pays, a provoqué une onde de choc à travers tout le territoire. Les gangs, désormais omniprésents, paralysent le commerce, empêchent la circulation des biens essentiels, et forcent des milliers de familles à fuir leurs foyers. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 20 000 personnes ont été déplacées en seulement quatre jours en novembre, exacerbant les tensions dans les zones rurales et semi-urbaines déjà fragilisées[1].
Sur le plan économique, les impacts sont dévastateurs. Les chaînes d’approvisionnement sont brisées, les coûts de la logistique et de la sécurité explosent, et les petites entreprises, colonne vertébrale de l’économie haïtienne, ferment leurs portes. Les pertes de revenus fiscaux pour l’État augmentent la dépendance à l’aide internationale, compromettant encore davantage la souveraineté nationale.
Migration interne : un défi pour les communautés rurales
Les déplacés internes, souvent traumatisés et démunis, se réfugient dans des zones rurales où les infrastructures et ressources sont insuffisantes pour les accueillir. Cette pression démographique engendre des conflits autour des terres, une compétition pour des emplois rares, et une perturbation des économies locales. En conséquence, l’exode urbain exacerbe les tensions sociales, alimente de nouvelles violences et fragilise encore davantage la cohésion nationale.
Des coûts humains et économiques alarmants
L’inaction face à ces crises interconnectées pourrait plonger Haïti dans un cycle encore plus profond de pauvreté et d’instabilité. La dépendance accrue à l’aide humanitaire détourne l’attention des solutions à long terme. Pendant ce temps, les déplacements forcés aggravent les inégalités et compromettent la capacité des communautés à se reconstruire.
Réinventer la résilience grâce aux communautés
Pour briser ce cercle vicieux, il est impératif d’investir dans les organisations communautaires (OC), qui jouent un rôle clé dans le soutien aux populations vulnérables[2,3]. Ces organisations, grâce à leur connaissance des besoins locaux, peuvent proposer des initiatives comme :
• Des programmes de microfinance pour relancer les petites entreprises locales.
• Des projets argent contre travail, intégrant déplacés et populations hôtes.
• Des subventions agricoles pour renforcer la sécurité alimentaire et revitaliser les économies rurales.
L’État haïtien, tout en restructurant ses institutions, doit collaborer avec ces OC pour transformer les camps de déplacés en communautés planifiées avec des infrastructures durables.
Un dialogue national inclusif : clé de la transformation
Outre l’action communautaire, Haïti a besoin d’un dialogue national inclusif pour aborder ses défis politiques, économiques et sociaux. La lettre récente du Bureau de Suivi de l’Accord (BSA) à Alix Didier Fils-Aimé souligne les échecs du gouvernement de transition mais appelle également à une refonte des institutions[4,5]. Parallèlement, des mouvements comme le Manifeste Appel du Lambi insistent sur une approche holistique, prônant une transformation sociale, éducative et environnementale en parallèle aux réformes politiques. Elle soumettra d’ici peu, avec ses partnenaires, ses doléances et propositions au Comité de pilotage de la conférence nationale dans le cadre de la réforme Constitutionelle.
Construire l’avenir : entre défis et opportunités
Haïti a longtemps été le théâtre de crises cycliques, mais cette période difficile pourrait aussi marquer un tournant. Avec une gouvernance renforcée, un engagement des acteurs locaux et un dialogue véritablement inclusif, le pays peut non seulement sortir de l’impasse actuelle, mais également poser les bases d’un avenir prospère et résilient.
L’histoire d’Haïti en 2024 n’est pas seulement celle d’une nation en crise, mais aussi celle d’un peuple déterminé, prêt à transformer ses défis en opportunités. En forgeant des alliances stratégiques entre les communautés locales, l’État et la communauté internationale, Haïti peut bâtir un chemin vers la stabilité et le développement durable.
Références
[1] https://www.iom.int/fr/news/plus-de-20-000-personnes-fuient-la-montee-de-la-violence-des-gangs-qui-provoque-des-deplacements-massifs-en-haiti
[2] https://operasyon-mennanmen.blogspot.com/2024/12/lhistoire-captivante-doperasyon-men-nan.html
[3] https://prezeau.blogspot.com/2024/12/construire-des-communautes-modeles-en.html
[4] https://x.com/BSA_Montana3008/status/1843350413460025688/photo/1
[5] https://x.com/HaitiInfoProj/status/1865462723607441587
Contact Médias Patrick Prézeau Stephenson: Éditeur manifeste1804@gmail.com
Men anpil chaj pa lou. Mèsi pou pataje manifès la:
Kilès nouye : https://manifeste-appel-du-lambi-2024.netlify.app/
Vizite paj akèy la: https://shorturl.at/cozFM
Li sou entènèt: https://shorturl.at/rBOTZ
Telechaje deniè vèsyon 2024 la: https://shorturl.at/g08Do
Commentaires
Enregistrer un commentaire