Haïti est-elle prête à payer le prix de sa propre option Bukele ?
Is Haiti Ready to Pay the Price for Its Own Bukele Option?
By Patrick Prézeau Stephenson (Le Français suit)
In the depths of its current crisis, Haiti stands at a defining moment. With armed gangs controlling vast swaths of urban centers and rural enclaves, traditional approaches to governance and diplomacy have proven inadequate. The call for a decisive, militarized strategy—what some term Haiti’s “Bukele option,” inspired by El Salvador’s aggressive crackdown on gangs under President Nayib Bukele—presents both an opportunity and a challenge for Haitian diplomacy[1].
The Bukele Model: Lessons for Haiti
El Salvador’s dramatic transformation from a gang-ridden state to a relatively secure nation under Bukele has captured global attention. His strategy has combined:
1. Relentless Urban Warfare Tactics: Deploying heavily armed security forces to dismantle gang strongholds.
2. Mass Incarceration: Constructing mega-prisons to detain thousands of gang members without bail.
3. Narrative Control: Leveraging social media and public relations to consolidate public support for tough measures.
For Haiti, adopting a similar approach would require rethinking not only domestic security but also international alliances and diplomatic strategies.
Diplomatic Realignment: Building a Coalition for War Support
If Haiti commits to an aggressive anti-urban war campaign, its diplomatic approach must shift from seeking peacekeeping missions to rallying war support. Key allies could play pivotal roles:
1. Venezuela: Historically an ally, Venezuela could provide logistical and intelligence support, particularly if Haiti realign its foreign policy stance.
2. El Salvador: Having successfully executed the Bukele strategy, El Salvador could offer technical assistance, including training for law enforcement and military personnel in urban warfare.
3. Mexico: As a regional power with its own struggles against cartels, Mexico’s expertise in counterinsurgency and coastal security could be invaluable.
4. Brazil: Under President Luiz Inácio Lula da Silva, Brazil could leverage its prior experience in Haiti (through MINUSTAH) to offer targeted military support without the paternalistic overtones of past interventions.
5. Global South Coalitions: Aligning with nations that share a history of resisting external interference—such as South Africa or India—could strengthen Haiti’s moral and strategic position on the global stage.
Strategic Partnerships: Beyond Traditional Allies
Haiti must also consider nontraditional partnerships:
• Turkey and Qatar: These nations have shown increasing interest in extending their influence in crisis zones, offering military hardware and financial assistance.
• China: While controversial, engaging China diplomatically could secure infrastructural investments tied to security, such as advanced surveillance systems and secure public spaces.
• Private Defense Contractors: As there seems to be an existing contract of the Haitian government with the Studebaker group, Haiti could explore partnerships with vetted private entities specializing in counterinsurgency, provided oversight mechanisms to ensure accountability.
Domestic Preconditions for Success
No external support will succeed without a parallel effort to reform Haiti’s governance and security apparatus:
1. Security Sector Reform: Cleanse the Haitian National Police (PNH) and judiciary of corruption to ensure credibility and efficiency in executing an anti-guerre urbaine strategy.
2. Community Engagement: Mobilize civil society, local leaders, and diaspora networks to rebuild trust and provide social safety nets in gang-affected areas.
Risks of the Bukele Option
While the Bukele model offers promise, its implementation is fraught with risks:
• Authoritarian Overreach: Concentrating power in security forces or the executive could erode Haiti’s fragile democracy.
• Collateral Damage: Urban warfare inevitably impacts civilians, risking further displacement and loss of life.
• Diplomatic Isolation: A heavy-handed approach could alienate Western allies, particularly those emphasizing human rights.
A Call for Haitian Leadership
Adopting a Bukele-inspired approach demands bold leadership. Haiti’s leaders must articulate a clear vision that reconciles the urgent need for security with the long-term imperative of democratic governance. They must also redefine Haiti’s narrative on the global stage: not as a perennial victim of international neglect, but as a resilient nation taking ownership of its destiny.
Conclusion: Toward a New Doctrine
The road ahead is perilous, but Haiti cannot afford paralysis. By embracing a proactive diplomatic strategy focused on war support rather than peacekeeping, Haiti can position itself as a nation determined to reclaim its sovereignty from the grip of gangs. The Bukele option is not without challenges, but with the right alliances and a robust domestic foundation, it offers a path toward restoring stability and dignity to the Haitian people.
The time for decisive action is now. Haiti’s future depends on its ability to marshal both its internal resolve and the support of a carefully chosen coalition of allies.
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Haïti est-elle prête à payer le prix de sa propre option Bukele ?
Par Patrick Prézeau Stephenson
Au cœur de la crise actuelle, Haïti se trouve à un moment décisif de son histoire. Alors que des gangs armés contrôlent de vastes portions des centres urbains et des zones rurales, les approches traditionnelles de gouvernance et de diplomatie se révèlent insuffisantes. L’appel à une stratégie militarisée et décisive — ce que certains appellent l’« option Bukele » d’Haïti, inspirée de la répression agressive des gangs par le Salvador sous la présidence de Nayib Bukele — représente à la fois une opportunité et un défi pour la diplomatie haïtienne [1].
Le modèle Bukele : Leçons pour Haïti
La transformation spectaculaire du Salvador, passant d’un État gangrené par les gangs à une nation relativement sécurisée sous Bukele, a captivé l’attention mondiale. Sa stratégie repose sur trois piliers principaux :
1. Tactiques de guerre urbaine implacables : Déploiement de forces de sécurité lourdement armées pour démanteler les bastions des gangs.
2. Incarcération massive : Construction de méga-prisons pour détenir des milliers de membres de gangs sans possibilité de libération sous caution.
3. Contrôle du récit public : Utilisation des réseaux sociaux et des relations publiques pour consolider le soutien populaire aux mesures strictes.
Pour qu’Haïti adopte une approche similaire, il faudrait repenser non seulement la sécurité intérieure, mais aussi ses alliances internationales et ses stratégies diplomatiques.
Réalignement diplomatique : Construire une coalition pour un soutien de guerre
Si Haïti s’engage dans une campagne agressive contre les gangs, sa diplomatie devra se détourner des missions de maintien de la paix pour se concentrer sur le soutien militaire. Des alliés clés pourraient jouer un rôle déterminant :
1. Venezuela : Traditionnellement allié, le Venezuela pourrait fournir un soutien logistique et des renseignements, surtout si Haïti réoriente sa politique étrangère.
2. El Salvador : Ayant mis en œuvre avec succès la stratégie Bukele, le Salvador pourrait offrir une assistance technique, notamment en formant les forces de l’ordre et les militaires à la guerre urbaine.
3. Mexique : En tant que puissance régionale confrontée à ses propres luttes contre les cartels, l’expertise du Mexique en contre-insurrection et en sécurité côtière pourrait être précieuse.
4. Brésil : Sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva, le Brésil pourrait tirer parti de son expérience en Haïti (via la MINUSTAH) pour offrir un soutien militaire ciblé, sans les connotations paternalistes des interventions passées.
5. Coalitions du Sud global : S’aligner avec des nations ayant une histoire de résistance aux ingérences extérieures — comme l’Afrique du Sud ou l’Inde — pourrait renforcer la position morale et stratégique d’Haïti sur la scène mondiale.
Partenariats stratégiques : Au-delà des alliés traditionnels
Haïti doit également envisager des partenariats non traditionnels :
• Turquie et Qatar : Ces nations, désireuses d’étendre leur influence dans les zones de crise, pourraient offrir du matériel militaire et une assistance financière.
• Chine : Bien que controversé, engager la Chine diplomatiquement pourrait garantir des investissements infrastructurels liés à la sécurité, tels que des systèmes de surveillance avancés et des espaces publics sécurisés.
• Entreprises de défense privées : Alors qu’il semble qu’un contrat existe déjà avec le groupe Studebaker, Haïti pourrait explorer des partenariats avec des entités privées spécialisées en contre-insurrection, à condition de garantir des mécanismes de surveillance.
Préconditions internes pour réussir
Aucun soutien externe ne sera efficace sans un effort parallèle pour réformer la gouvernance et l’appareil de sécurité haïtien :
1. Réforme du secteur de la sécurité : Nettoyer la Police nationale haïtienne (PNH) et le système judiciaire de la corruption pour garantir leur crédibilité et leur efficacité dans l’exécution d’une stratégie anti-guerre urbaines.
2. Engagement communautaire : Mobiliser la société civile, les leaders locaux et les réseaux de la diaspora pour reconstruire la confiance et fournir des filets de sécurité sociale dans les zones affectées par les gangs.
Les risques de l’option Bukele
Bien que le modèle Bukele offre des perspectives, sa mise en œuvre comporte des risques :
• Dérive autoritaire : Concentrer le pouvoir dans les forces de sécurité ou l’exécutif pourrait éroder la fragile démocratie haïtienne.
• Dommages collatéraux : La guerre urbaine affecte inévitablement les civils, risquant de provoquer davantage de déplacements et de pertes humaines.
• Isolement diplomatique : Une approche trop brutale pourrait aliéner les alliés occidentaux, en particulier ceux mettant l’accent sur les droits de l’homme.
Un appel au leadership haïtien
Adopter une approche inspirée de Bukele exige un leadership audacieux. Les dirigeants haïtiens doivent articuler une vision claire qui réconcilie le besoin urgent de sécurité avec l’impératif de rétablir une gouvernance démocratique. Ils doivent également redéfinir le récit d’Haïti sur la scène mondiale : non pas comme une victime perpétuelle de la négligence internationale, mais comme une nation résiliente prenant en main son destin.
Conclusion : Vers une nouvelle doctrine
La route à suivre est périlleuse, mais Haïti ne peut se permettre l’inaction. En adoptant une stratégie diplomatique proactive axée sur le soutien militaire plutôt que sur le maintien de la paix, Haïti peut se positionner comme une nation déterminée à reprendre sa souveraineté face aux gangs. L’option Bukele n’est pas sans défis, mais avec les bonnes alliances et une base interne solide, elle offre une voie pour restaurer la stabilité et la dignité du peuple haïtien.
Références
[1] Georges Fauriol, 2024. Four Questions that Could Determine Haiti’s Future | Unite[States Institute of Peace November 21, 2024.
Contact Médias Patrick Prézeau Stephenson: Éditeur manifeste1804@gmail.com
Men anpil chaj pa lou. Mèsi pou pataje manifès la:
Kilès nouye : https://manifeste-appel-du-lambi-2024.netlify.app/
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